Le Maître d'Armes ou l'exercice de l'épée seule dans sa perfection; André Wernesson Sieur de Liancour 1686, Edition BOD 2011

L’escrime au temps de Louis XIV

 L’escrime change de visage. D’un art de combat qui assure sa survie pendant la bataille, elle devient un art culturel qui garantit la survie à la cour. Souvent enseignée par les mêmes maîtres que ceux de la danse, elle fait partie de la formation des jeunes nobles. Par son travail sur les mouvements des pieds et des jambes, la danse enseignait l’art de se déplacer dans la foule à la cour en préservant son espace vital, sa « bulle». En complément, l’escrime enseignait la défense de son espace et comment attaquer et percer la « bulle» des adversaires. On passe de l’entraînement, arme à la main, à la joute verbale, pour revenir, si les mots « font mouche », au duel des armes.

L’arme de prédilection est l’épée française dite « de cour » avec sa lame raccourcie «  pour mieux se balader dans les couloirs du château de Versailles ». Mais le gain de poids en est certainement la raison la plus probable.

L’avantage par rapport à la rapière bien plus lourde était le gain de vitesse et la possibilité « d’escrimer » en « deux temps », c’est-à-dire, parer et riposter séparément. C’est depuis cette époque que l’on commence à parler de parades proprement dites. Il est évident que dans un jeu qui sépare les parades et les ripostes, il y avait beaucoup d’avantages à redoubler une attaque que l’adversaire à parer sans riposter. Besnard décrit cette action sous le nom de « reprise » qu’elle a gardée jusqu’à aujourd’hui.

C’est le même Besnard qui, dans ce contexte, enseigne l’usage courtois du « salut », qu’il appelle « révérence ».

C’est aussi à cette époque que l’escrime française commence à exister et à clairement se distinguer de l’escrime italienne.

Le Maître d’Armes ou l’exercice de l’épée seule dans sa perfection (bod.fr)